Depuis le début de la guerre en Ukraine, le cours du diamant – dont la Russie est l'un des premiers producteurs – est en chute libre. L'industrie, très concentrée autour de quelques acteurs majeurs, peine à trouver son salut, entre pierres de synthèse et gemmes alternatives. En cause : la traçabilité, pour le moment impossible à mettre en place.
Mise en avant comme une alternative à la prédominance russe dans le secteur, la joaillerie ukrainienne se développe à toute vitesse et jouit d'un accès privilégié aux grandes places du marché. Mais la provenance des matériaux utilisés par les artisans, notamment des diamants, reste floue.
Alors que la demande pour les diamants de synthèse explose et que toutes les maisons s'engouffrent dans la brèche, le secteur des pierres artificielles craint d'être perturbé par des sanctions contre la Russie, qui en est l'un des premiers producteurs.
En quête d'alternative aux diamants russes, dont l'Union européenne cherche depuis un an à sanctionner le commerce, la place d'Anvers, l'un des trois centres de négoce de pierres au monde, tente de réhabiliter les diamants zimbabwéens, longtemps sous le coup de sanctions.
Empêchés d'acheter des diamants russes par les sanctions américaines et européennes, les joailliers cherchent des solutions de replis pour être en règle, et redorer leur image aux yeux de leur clientèle.
La révélation, par Glitz.paris, d'une vente de pierres russes par De Beers en 2022, a suscité de vigoureux démentis de la part du géant du diamant. Nous détaillons nos informations.
Assurant ne se fournir qu'en Afrique et au Canada, De Beers a pourtant procédé, l'année dernière, à des ventes de pierres d'origine russe. La même année, le géant du diamant a également acheté, via une société israélienne, des pierres auprès du russe Alrosa.
La diplomatie américaine s'est démenée pour que le G7, qui se réunit en fin de semaine à Osaka, débatte d'un régime de sanctions sur les diamants russes. Mais quelle que soit l'issue de ces discussions, une chose est certaine :
De Richemont à LVMH, tous les groupes de luxe assortissent leurs bijoux en pierres de couleur d'engagements de traçabilité. Problème : la réalité de ce marché, concentré sur quelques pays, rend impossible une certification crédible.
